Ces jours d'allégresse - Critique à 4 mains

Publié le 28 janvier 2025 à 17:55

Après 8 années passées en Afrique, Kotaro Himuro, reporter-photographe, retourne au Japon pour se voir décerner un prix. A cette occasion il revoit son ex-femme, Eriko. Quelques jours plus tard, cette dernière lui annonce que leur fille est introuvable. S'ensuit une tentative désespérée pour ce père de retrouver sa fille...


Ces jours d'allégresse (Yorokobi no Hibi) est un manga en 2 tomes de Noboru ROKUDA sorti au Japon en 1997 et édité chez nous en 2019 via BlackBox. Chaque volume contient 224 pages dont quelques unes en couleurs. Dans le premier volume, les 8 premières pages en couleur accentuent la correspondance qui s'est instaurée entre le père, Kotaro Himuro et sa fille Aya durant ces 8 dernières années jusqu'à ce qu'il lui annonce son retour au pays le mois prochain.

 

Ce père revient au Japon le temps d'une semaine pour se faire décerner un prix pour son recueil de photographies "Ces jours d'allégresse". Il avait quitté le pays suite à ce qui semblait être un burn-out, ne se sentant plus à sa place au Japon, quitte à délaisser sa femme et sa fille. Son ex-femme, Eriko est présente lors de la cérémonie. Kotaro lui demande si il peut prendre leur fille quelques temps pour lui faire découvrir l'Afrique, mais elle refuse. 

Quelques jours plus tard, Eriko revient vers lui car leur fille semble avoir disparue, laissant derrière elle quelques photos provocatrices. Elle semble tester son père. Avec l'aide d'Homma, nouveau compagnon d'Eriko et inspecteur de police, ils vont alors partir à sa recherche car tout ne semble pas si simple. En parallèle, on suit quelques personnages secondaires comme un salaryman qui a le chic pour s'attirer des ennuis et se faire tabasser par de la racaille ; et l'un de ces filous justement. Ils auront leur importance pour la suite.


les fameuses photos provocantes d'Aya qui interloquent ses parents. 


J'ai accroché rapidement à la lecture du premier tome qui vous transpose dans un bon petit thriller. On a d'un côté la mère qui ne semble pas trop impliquée au début, pensant qu'il s'agit juste d'une plaisanterie de sa fille qu'elle dit connaitre par coeur. De l'autre un père absent pendant huit ans qui d'un coup veut tout faire pour retrouver sa fille. Et Aya qui semble au premier abord se jouer de la situation pour faire tourner son père en bourrique. En parallèle il y a Homma, qui veut prendre sa place de beau-père face à Kotaro et montrer que c'est lui le nouvel homme de la maison. Il s'implique pleinement dans la recherche, d'autant qu'en parallèle un tueur en série sévit. 

A la fin du premier tome, il y a forcément un cliffhanger qui donne envie de poser ce premier tome et enchainer avec le second. Et là, pétard mouillé. Kotaro utilise un nouvel axe pour avoir l'attention de sa fille mais cette méthode prend beaucoup trop de place dans ce tome et on ne comprend pas vraiment l'idée. Le reste du volume fait intervenir justement les deux seconds rôles, le tueur en série et un peu plus Aya. 

La fin, l'auteur se rattrape aux branches, et elle est honorable. Mais dommage pour le reste du volume.

 

Conclusion, malgré un second volume décevant, je conseille tout de même vivement de lire ce titre pour son entièreté. A titre d'information, il est disponible sur MangasIO.

 

Par Ebi



Pour la toute première fois, cette œuvre ayant été lue dans un interval court par l'ensemble de l'équipe rédactrice de ce média (Ebi, qui a écrit tout ce qui précède et Xxiooup quoi), nous vous proposons une chronique à quatre mains pour des débats, échanges et pluralité d'opinion. 

 

J'ai lu ce manga il y a quelques mois maintenant mais je me rappelle encore bien de l'intrigue (sur laquelle je ne reviendrais pas car tout a été dit de fort belle manière plus haut).

Quand j'ai commencé à lire le tome 1, j'ai tout de suite été happé par l'intrigue, les personnages, les conflits intérieurs de cette famille qui s'aime mais qui est totalement dysfonctionnelle. J'ai pris le parti d'Homma qui doit lutter pour se maintenir en place alors qu'il n'a rien demandé ni fait de mal, j'ai ri devant les péripéties de notre no name malchanceux... Tout cela, avec un dessin réaliste délicieusement 90's. Bref, quand j'ai refermé ce tome, j'étais CONQUIS. 

 

Puis vint le tome 2, comme l'a dit mon compère velu, le héros (mais n'y en a t'il vraiment qu'un ici ?) change de stratégie. Et là, incompréhension totale. Pourquoi ce choix ? Pourquoi l'auteur fait tant de place à cette mauvaise idée ? Je ne comprend plus les choix de Kotaro, je perds mon affect et je décroche de l'histoire, jusqu'au final que j'atteins péniblement même si l'auteur arrive à clôturer son histoire de manière intéressante tout de même.

Alors, que dire en conclusion ? Normalement cela devrait être facile, une tome génial, l'autre laborieux, 6/10 et on en parle plus. Sauf que... Non. 

 

Non, ce manga est plus bon que mauvais, d'ailleurs, il n'est jamais mauvais. Nous sommes dans l'incompréhension, et les autres personnages le sont aussi d'ailleurs, nous voyons un homme perdre pieds. Il se rend compte à la dure que sa fille ne lui reviendra peut-être jamais. Il se rend compte qu'il l'a abandonné lâchement et ce pendant toute la période où celle-ci aurai eu le plus besoin de lui. Que son amour pour elle, que l'on comprend sincère, ne change rien au fait qu'elle a grandi sans lui. Il comprend que celle-ci, fatalement, est bien différente que ce qu'il croyait savoir d'elle. Et, enfin, il comprend qu'il y a de gros risques qu'il ne puisse découvrir qui est devenu cette fille qu'il aime sans la connaitre. En conséquence, ses repères volent en éclat, notre héros est perdu et se lance dans une idée risquée et totalement farfelue qui reflète in fine l'état psychologique de cet homme détruit. 

 

Le tome 2 est donc difficile à lire car il sort du divertissement terriblement réussi du tome 1 pour nous offrir une réflexion profonde sur la famille et la psyché humaine tout aussi réussi, mais si déroutante à découvrir et qui ne parlera peut-être pas à tout le monde.

 

Donc vous l'aurez compris, ces jours d'allégresse, c'est un grand OUI, un 9.5/10, une petite pépite. Ou alors j'intellectualise trop, qui sait.

 

Par Xxiooup

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