Big X

Après les mini-héros de Microid S, voici le plus grand héros de Tezuka. Les nazis et les japonais cherchent les armes « miraculeuses » qui leur permettraient de gagner la seconde guerre mondiale. Le Professeur Asagumo doit collaborer à la création d'une arme, le Big X. Craignant son utilisation malfaisante, il complote avec son homologue allemand pour ralentir les recherches. À la défaite, le professeur cache la formule de Big X dans le corps de son fils Shigeru. Malheureusement, 20 ans plus tard,  la Ligue Nazie retrouve la formule et finit les recherches, qui aboutissent à la création d'un super-sérum, qui permet à un humain de grandir sans limite. Akira, le petit-fils du Professeur, récupère le Big X et, fort de ses nouveaux pouvoirs, lutte sans relâche contre la Ligue Nazi qui se prépare à conquérir le monde.

Sorti en 1963, cette série en 4 tomes nous propose donc de suivre le combat d'Akira contre divers groupes armés peu recommandables. La série comporte 3 arcs narratifs distincts avec une vraie fin. 

Le premier aspect que j'aurais envi d'évoquer c'est que malgré les vilains très vilains (pour rappel, nazis = méchants. On est en 2025, je me permet ce rappel historique car l'époque peut donner un peu l'impression que les gens oublient ça) une forme de bonhomie et de positivisme se dégage directement à la lecture de l'œuvre. Notre héros est étincelant et d'une bonté rare. Le Big X permet à notre héros de grandir plus ou moins en fonction de la dose inoculée mais aussi et surtout de voir sa peau devenir aussi dure que du métal et 2 ou 3 autres facultés que je vous laisse découvrir. Celui-ci est donc virtuellement invincible en combat. De fait, la question n'est pas de savoir s'il va gagner ou non mais plutôt comment. Cela joue sur l'aspect très good vibe.

Graphiquement, nous avons affaire au graphisme Tezuka, tout en rondeur. Des personnages récurrents de l'auteur sont bien entendu présents et on  retrouve également ses touches d'humour si caractéristiques. En fait, pour moi qui suit un gros lecteur de Tezuka, en ouvrant Big X, je me suis senti à la maison : c'est un peu comme acheter une paire de charentaise neuve, on remet ses pieds en terrain connu, mais c'est confortable comme au premier jour. C'est, premier degré, le sentiment que j'ai ressenti pendant la lecture de Big X. La série est constituée de 3 arcs narratifs qui se renouvellent suffisament pour éviter les redondances. Les situations privant Akira du précieux sérum sont diversifiées mais surtout le rythme est totalement maitrisé. 

Alors évidemment, ce côté frais peut ne pas plaire à tout le monde. Pour ma part, je suis très amateur des ambiances noires, des héros torturés et des scénarios tortueux et touffus. Mais ce retour aux fondamentaux fait du bien. 

Enfin, pour les amateurs, qui dit personnage pouvant atteindre les 50 mètres de hauteur dit côté Kaiju assumé. Ce qui n'est pas pour déplaire au fan de Godzilla et autre Gamera qui rédige ces lignes.

En ce qui concerne l'édition, comme d'habitude avec Isan, nous avons une couverture cartonnée et du papier de qualité. Il n'y a pas de page couleurs mais les frontispices ont regroupés en fin de tomes et certains sont en couleur. Cette qualité a un prix bien entendu et vous serez les seuls a même de savoir si la somme de 28€ demandée par tome est acceptable pour vous.

En conclusion, la lecture de ce manga a été un vrai plaisir de la première à la dernière page, ce manga est juste divertissant dans le sens noble du terme. Je ne vais pas vous mentir sur le fait qu'en ce moment, je ne suis pas exactement sur une période où je rentre très facilement dans de nouveaux univers, ceci se traduisant par une lecture de manga de beaucoup inférieure par rapport au moment où ce site a commencé à exister. Et pourtant, j'ai littéralement dévoré les 4 tomes. Je le recommande donc à tout fan de Tezuka mais également à toute personne qui ne serait pas rebuté par un manga des 60's, avec ses défauts inhérents mais aussi et surtout ses qualité.