TERASAWA Buichi est un mangaka important pour moi. Ce précurseur du manga assisté par ordinateur, assistant du manga no kami-sama TEZUKA Osamu et auteur du cultissime Cobra the space pirate voit toute son oeuvre publiée par les éditions Isan, il m'était donc impossible de passer à côté.

FURINJI Gokū est un ancien policier qui se reconverti en détective privé. Un jour, après avoir été mortellement blessé, un mystérieux groupe inconnu le soigne et lui greffe un oeil bionique, capable de contrôler tout ordinateur ou système électronique partout sur terre. Avant la démocratisation d'internet dans le monde (l'oeuvre débute sa prépublication en 1986, internet arrivera au grand public en 1994), TERASAWA fait donc preuve d'une vision sacrément avant-gardiste. En plus de cet ordinateur, il dispose aussi d'un baton, qui peut lui servir d'arme pour le combat rapproché bien sûr, mais aussi à distance puisque ce dernier peut balancer des boules de feu mais surtout s'allonger autant que le souhaites notre héros. Oui comme dans Dragon Ball et Songo.... Oh wait!
TERASAWA s'inspire donc, sur ces points là uniquement, tout comme TORIYAMA, des fameuses pérégrinations vers l'ouest, roman chinois du XVIe siècle, très présent dans la culture populaire au Japon.
Pour le reste, le manga se passe en 2014, le futur proche de 1986 (année de sortie du manga pour rappel), nous sommes donc sur un monde suffisamment différent de 1986 pour qu'il semble futuriste mais sans être de la pure science fiction. Le monde est basé sur les romans noirs et l'ambiance est vraiment sympa, on imagine assez facilement les ambiances jazzy qui accompagnent les scènes de dialogues.

Pour les scènes d'action, notre protagoniste dispose des memes force que son compère au Psychogun, à savoir une arme surpuissante qui lui donne un avantage déterminent sur ses ennemis. Cependant, contrairement à Cobra, Gokū n'est pas invincible donc il peut être en danger et, même si on se doute qu'il ne va pas mourrir, les combats impliquent donc un peu de stratégie et sont plaisant à suivre.
En ce qui concerne les personnages, seul Gokū est récurent, les autres personnages arrivent avec un chapitre et ne seront pas revus par la suite. Je trouve cela dommage qu'il n'y ait pas un fil rouge scénaristique... Même si, contrairement à des oeuvres prépubliés en hebdomadaire, Gokū devait avoir un rythme de parution beaucoup plus lent car chaque chapitre fait entre 100 et 150 pages. Ce qui laisse le temps à l'auteur de développer l'histoire, les personnages et la résolution sans que l'on se sente etriqué dans un nombre de pages trop faible. Un vrai bon point!
Autre aspect, Gokū couche avec tout ce qui bouge et les femmes de ce monde (ou plutôt de cet auteur) sont hyper séxualisées. Ça n'empèche pas d'avoir des personnages féminins puissants pour la plupart mais cet hyper-sexualisation peut en géner certains. Nous ne sommes jamais sur autre chose que de l'érotique, et majoritairement des poses subjectives. Bon, les jaquettes donnent le ton donc pas de surprise.

Concernant l'édition, c'est du Isan Manga donc c'est forcément très bon. Couverture rigide, papier hyper qualitatif, pas de chapitres avec des pages couleurs mais à chaque tome, des frontispices colorisés par l'auteur en 2001. Mais cela à forcément un prix, 30 euros le tome, 90 donc pour l'intégral... ce n'est pas pour toutes les bourses malheureusement... mais on sait où va notre argent donc pour ma part ça me convient.
Au final, j'ai beaucoup aimé la lecture de ce Gokū, et je le relirai à l'avenir à coups sûr. Je le recommande chaudement aux fans de Cobra. C'est suffisamment différent pour ne pas faire redite mais on retrouve un certain nombre des qualités de cette oeuvre.
Par Xxiooup
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