Avant de me lancer sur une review de The Stanley Parable, il faut savoir une petite chose, ce jeu peut diviser. En effet, il convient pour en bénéficier de manière optimale d'être relativement ouvert sur l'humour absurde et sur non pas l'historique du jeu vidéo en tant que tel mais plus sur les différentes étapes de la façon dont le storytelling et les mécaniques de jeux ont évolués dans le temps. Ces deux points ne sont pas obligatoires pour apprécier le jeu mais rendent l'expérience beaucoup BEAUCOUP plus intéressante.
Ceci étant dit, qu'est ce donc que The Stanley Parable ? Voyons cela.

Le développement de The Stanley Parable a débuté en 2011 et était initialement un mod d'Half-Life 2 a l'initiative de Davey Wreden. Devant le succès du mod, la décision est prise d'en faire un jeu entier, Wreden est donc rejoint par William Pugh avec qui il forme le studio Galactic Cafe. Sorti en 2013, ce jeu est ensuite étendu en 2022 dans une version Ultra Deluxe qui vient de sortir sur console en physique.
Dans ce jeu, nous "contrôlons" Stanley, l'employé 427, qui se satisfait grandement de la vie d'employé de bureau. Son rôle est d'appuyer sur la touche de clavier que lui indique son écran d'ordinateur pendant le temps indiqué. Et ce tous les jours. Cependant, l'écran d'ordinateur n'affiche rien ce matin. Stanley attend en vain et se décide donc de faire quelque chose qu'il ne fait jamais d'habitude : prendre une initiative à savoir aller se renseigner du pourquoi de ce dysfonctionnement.
Commence alors un type de jeu qui était novateur à l'époque et qui se rapproche de ce qu'on appelle aujourd'hui un walking simulator. En effet, le gameplay si on peut l'appeler ainsi se résume à se déplacer, ouvrir et fermer des portes et interagir avec les quelques objets qui le permettent. Cela se fait sous les commentaires omniprésents d'un narrateur, joué par l'acteur britannique Kevin Brighting. Ce narrateur est un élément central du jeu car couplé avec un level design évolutif en fonction de vos choix, il vous offrira tout le sel que peut vous offrir The Stanley Parable.

Un nombre conséquent de lignes de scénario découle de ce choix : porte de droite ou porte de gauche ?
Ainsi que ce soit de manière mielleuse, énervée, narquoise, moqueuse, le narrateur ponctuera chacune des actions de Stanley de commentaires. Mais aussi ses non-actions. Et pour cela il usera d'un procédé peu courant qu'il partage avec Deadpool, à savoir un bon brisage en bon et due forme du 4e mur.
En plus de cela, l'humour sera aussi pas mal basé sur le fait que les auteurs de ce jeu connaissent bien les ressorts du jeu vidéo au sens large et les commentaires et choix de level design se baseront aussi sur ce qu'un joueur s'attend à trouver ou à faire mais aussi ce à quoi il ne s'attend pas. Le tout ponctué par la voix du narrateur délicieusement Monthy Pythonienne.
Ainsi, le jeu s'amusera constamment de nos réactions aux éléments donnés, le but étant de nous prouver que quoi que nous fassions dans un jeu vidéo, le joueur n'a au final aucune liberté mais seulement l'impression d'en avoir.
C'est ici que ce cache l'autre force du jeu, il ne s'agit pas seulement d'humour mais également d'une réflexion sur le médium et ses pratiquants.

Le jeu prends plaisir à se moquer des poncifs du JV comme ici avec les indications visuelles de direction.
En ce qui concerne les ajouts de cette version Ultra Deluxe, je dirais que le volume du jeu a été doublé par rapport au jeu original. Le jeu n'était pas très long donc cet ajout est le bienvenu.
Le jeu nous poussant à chercher la faille dans la narration ou dans le level design, on cherche constamment le chemin que l'on a pas encore emprunté, l'objet cliquable loupé ou la façon alternative d'arriver à faire ce que le narrateur nous dit de faire. Ou au contraire tout faire pour s'en éloigner et ainsi briser le jeu. Enfin, essayer.
C'est là où je trouve, s'il fallait en nommer un, un défaut au jeu, ou plutôt un manque qui aurait été le bienvenu, à savoir un arbre qui nous donne un état d'avancement du jeu avec les fins trouvés. En effet, à ce jour, il m'est impossible, a part en consultant une aide en ligne qui risque de me spoiler le jeu, de savoir si j'ai bien tout trouvé. Pas le moindre élément ne nous confirme avoir tout fait. C'est un défaut sans en être un car pendant un temps, vous en trouverez des fins au hasard ! Et quel bonheur de découvrir ces pépites que je ne vous dévoilerait pas car tout l'intérêt du jeu réside dans la recherche de l'élément perturbateur qui fera de cette partie une toute nouvelle expérience.

Le jeu joue aussi beaucoup sur l'aspect attente des joueurs. C'est savoureux.
Au final, que dire de Stanley Parable ? Il s'agit d'un jeu au Gameplay inexistant, à la durée de vie courte mais intense mais surtout avec un univers on ne peut plus unique et un sens de l'humour, pour peu qu'on y soit réceptif, qui fait mouche à chaque putain de ligne de texte. C'est pas rien. Je recommande donc ce jeu à tout le monde. La découverte "à la dure" est un élément central du gameplay aussi j'ai essayé de faire une critique en en disant le moins possible mais vraiment, il y a des idées de génie à trouver ici.
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