Selon la légende, trois univers coexistent sur notre planète : le monde des humains, le monde des hommes-bêtes (Jiyujinkai), et le monde cauchemardesque des démons (Makai). Tous les 3000 ans naît parmi les humains le Chôjin, un démon qui a le pouvoir d'unir ces trois mondes en une Terre d'éternité. Amanojaku, être mi-homme mi-bête est à sa recherche...

Qui se souvient de ça !!!?

Cet animé fut au milieu des années 90 pour beaucoup une entrée en matière d'une animation autre que celle du Club Do ou de Mickey ! Faites pas genre vous connaissez pas. On me la fait pas les "nooooooon j'ai pas regardé c'est faux" "ah c'est sale ! blasphématoire !!" . Pour ma part ce fut le cas. Oui le passage d'un épisode de Dragon Ball Z chaque mercredi matin, enregistré, et vu en rentrant du lycée ; à un pote qui me prête ça comme d'autres ont pu découvrir le X à travers des magazines cochons dérobés à un parent. Et bien 30 ans plus tard, via Black Box Editions, je le (re)découvre en mangas. Oui je vous vois ceux du fond qui disent "Oui bah y a aussi eu une édition BDérogène au début des années 2000.". Ouep, mais j'ai zappé. Bref.
Ce manga de Toshio Maeda (connu également pour la Blue Girl) sorti en 1986 et proposé ici en 4 tomes d'environ 280 pages chacun. Pas mal de différence avec l'anime (j'y reviens après). Quand je parle de l'anime, je fais surtout référence à celui ci-dessus qui est sorti au format film ou sous 3 OAV pour une durée de 2 heures. On retrouve donc Amano, du monde des bêtes qui arrive sur Terre et se fait passer pour un étudiant. Il cherche le Chôjin, il pense qu'il va se réincarner dans un des jeunes du lycée. Au premier abord il jette son dévolu sur Nagamo, un lycéen timide et un brin ahuri qui n'a d'yeux que pour Megumi. Puis cette piste va se refroidir et laisser place à d'autres comme Ozaki, le joueur de basket qui fait craquer les filles. D'autres personnages interviendront comme Megumi, la soeur d'Amano ou Kuroko bras droit de ce dernier. Derrière qui se cache le Chôjin ? Je n'en dirai pas plus pour laisser le mystère à ceux qui veulent découvrir cette oeuvre.

la fameuse scène Megumi et une de ses profs à l'infirmerie
La lecture du manga fut étrange. Tellement de souvenirs de l'anime que j'ai vu plusieurs fois à l'adolescence, je me souvenais parfaitement des visuels, des démons, des scènes erotico-gore. Ici le dessin est tellement différent. Oui on retrouve Megumi avec ses espèces de couettes frisées, mais on a l'impression que l'action se déroule dans un univers occidental au vu des têtes, des fringues des divers protagonistes. Bien sûr on retrouve les traits propres au manga mais parfois ça ressemble à ces vieilles BD franco/US érotiques des années 70/80. Les scènes de sexe sont nombreuses et sont presque tout le temps légitimes (pour l'histoire) : il y a des relations consenties comme des scènes de viol (démon lubrique oblige). Le ton est sombre, et même sans cette violence, le trait de l'auteur le fait parfaitement ressentir.

Serait-ce le Chôjin ?
Comme je le précisais plus haut, il y a des différences entre le manga et l'anime. Et ce sur plusieurs points. Par exemple, l'arc Ozaki commence dès le début de l'anime alors qu'il intervient qu'à la seconde moitié du premier tome ; Megumi est beaucoup plus coquine dans le manga. Elle sollicite tout le temps Nagumo et a hâte de s'envoyer en l'air même s'ils sont tout le temps interrompus. Autre point intéressant, c'est l'aspect tentaculaire. L'anime était précurseur dans le domaine où les démons qui agressaient les femmes, c'était pénétration à gogo à base de tentacules. Sur le papier, pas de tentacule. Où une de temps en temps. On est plus sur du phallique classique. Après difficile d'évoquer d'autres différences, sans spoiler.

ouh là, ça ne donne pas envie !!
Alors pour terminer, bien que l'anime reste pour moi une référence du genre, je préfère le manga (oui même après re-visionnage avant d'écrire cet article) : pour la mise en situation de ses personnages ; pour l'histoire que je trouve ici intéressante là où elle passait au second plan dans l'anime. Le dessin que j'ai finalement grandement apprécié au fil des tomes et qui me donne envie de lire d'autres ouvrages de l'auteur. Juste un bémol sur le tome 3 qui n'apporte rien à l'ensemble si ce n'est une surenchère de scènes de violence/sexe inutiles.
Aussi je le recommande aussi bien aux connaisseurs d'Urotsukidoji qu'aux néophytes. Par contre, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains. C'est du 18+ largement justifié. Même si l'anatomie féminine est légèrement censurée, les situations, par leur violence, ne plairont pas à tous.
A noter que l'anime a fortement cartonné à l'époque donnant lieu à diverses suites dont la qualité est de pire en pire au fil du temps. L'auteur a donc sorti un Shin Urotsukidoji en 1993. Peut-on espérer que Black Box nous le proposera ?
Par Ebi
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